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Malgré le fait que la volatilité devrait se poursuivre au début de l’an prochain, la Fed et d’autres banques centrales sont sur le point de mettre fin à leurs cycles de resserrement respectifs en 2023, ouvrant ainsi la voie à une reprise des marchés avec plus de conviction. Mais le retour à des taux d’intérêt plus « normaux » signifie que le prochain marché haussier, quand il arrivera, différera vraisemblablement beaucoup du précédent, qui était alimenté par des politiques monétaires ultra-accommodantes mises en place à la suite de la crise financière mondiale il y a plus d’une décennie.
« Optimisme prudent » – voilà peut-être les deux mots les plus surutilisés quand il s’agit de décrire le sentiment actuel des investisseurs, mais rien n’exprime mieux comment plusieurs d’entre nous nous sentons à l’aube de 2023. Au cours de la dernière année, nous avons été soumis à de rudes épreuves, subissant des marchés baissiers tant du côté des actions que du côté des obligations, alors que les banques centrales augmentaient énergiquement les taux pour lutter contre un taux d’inflation qui s’est avéré tout sauf transitoire – et qui n’a jamais été aussi élevé depuis des décennies.
Et même si la reprise des marchés boursiers à la fin de l’automne semble être le signe de jours meilleurs, elle paraît également trop belle pour être vraie; en effet, il faudra encore du temps avant que le pire des bouleversements soit enfin derrière nous.
Nous commencerons sans aucun doute l’année dans un état d’esprit fragile, mais nous devrons peut-être encore attendre quelques semaines avant d’avoir une meilleure idée de l’orientation future des marchés. La clé repose surtout entre les mains de la Réserve fédérale américaine (la « Fed ») et de ses homologues mondiaux quant aux mesures qu’ils appliqueront. Les investisseurs ont besoin d’être rassurés : à savoir, que le cycle de resserrement actuel touche à sa fin. Mais il ne suffit plus de croire que la Fed réduira l’ampleur de ses hausses de taux plus tard en décembre. Cela a déjà été largement pris en compte.
Afin de propulser les marchés nettement à la hausse, il faut une véritable volonté de la part de la Fed de tout simplement cesser de majorer les taux. Et pour ce faire, la Fed a probablement besoin de preuves plus convaincantes qu’une inflation jugulée qui continuera de reculer d’un mois sur l’autre pour atteindre un niveau plus conforme à son objectif, soit 2 % en moyenne au fil du temps.
La Fed ne doit pas forcément atteindre cet objectif à tout prix. Le seuil pour une pause est probablement un taux d’inflation avoisinant les 4 % ou 5 %. Mais ce n’est toujours pas une tâche facile, et plus il faudra de temps pour atteindre cette fourchette, plus le risque que les marchés soient à nouveau déstabilisés grandira. Après tout, si la Fed continue de relever les taux beaucoup plus longtemps, même à un rythme plus lent, le spectre d’une récession ne fera que s’amplifier.
Alors que le taux de chômage reste relativement bas aux États-Unis et dans de nombreux autres pays, la détérioration des indices des directeurs d’achat et la tendance de révisions à la baisse des bénéfices suggèrent que le présent contexte d’inflation et de taux élevés pèse déjà sur l’économie, et pourrait laisser présager un ralentissement plus important de l’activité économique très prochainement.
La politique des banques centrales n’est évidemment pas la seule incertitude à laquelle les investisseurs seront confrontés l’an prochain. Les conséquences potentielles du contexte géopolitique actuel, de plus en plus tendu, doivent également être prises en compte. Il s’agit notamment de la guerre en Ukraine, qui a alimenté la crise énergétique de l’Europe et déstabilisé constamment cette économie, mais aussi des manifestations explosives en Chine qui ont éclaté contre les restrictions sévères imposées par le pays, en raison de la pandémie, et qui secouent davantage le moteur de croissance économique sans doute le plus important au monde.
Compte tenu de ces dynamiques, il est difficile d’envisager une remontée probante des marchés, du moins au cours des premiers mois de 2023. Les investisseurs devraient donc s’attendre au même niveau de volatilité que celui observé au cours des 12 derniers mois; les fluctuations des cours des actions et des rendements obligataires resteront la norme, jusqu’à ce que la Fed et d’autres banques centrales signalent leur intention de mettre fin au cycle de resserrement actuel – possiblement au printemps ou au début de l’été à venir.
Par la suite, les marchés seront en mesure de se redresser avec plus de conviction – et il est très probable que les principaux indices boursiers du monde entier terminent l’année 2023 à des niveaux supérieurs à ceux enregistrés au début de cette nouvelle année.
Cela dit, le prochain marché haussier des actions n’aura pas la même allure que le précédent. Grâce à la normalisation des taux en 2022, l’ère de l’« argent facile » définie par des taux d’intérêt proches de zéro a été remplacée par un contexte macroéconomique plus typique de ce à quoi les investisseurs ont connu par le passé.
Ce « retour à la normale » influera non seulement sur les marchés boursiers et les occasions que ceux-ci offrent, mais aussi sur l’évolution des marchés obligataires et la façon dont les investisseurs les perçoivent. En effet, pour la première fois en plus de dix ans, nous pouvons trouver un rendement adéquat sans devoir prendre des risques excessifs pour l’obtenir.
Dans l’ensemble, nous pensons donc que 2023 sera une autre année de transition, mais qu’elle devrait bien se terminer pour les investisseurs qui conservent une approche équilibrée. Compte tenu de la conjoncture, un penchant pour les actions dans un portefeuille 60/40 reste présentement la pondération la plus prudente. Plus précisément, nous surpondérons les marchés développés, et nous voyons davantage d’occasions aux États-Unis et au Japon qu’en Europe, au Canada ou dans les pays émergents au cours des prochaines semaines, voire plus longtemps.
Il ne s’agit aucunement de diminuer le rôle que les titres à revenu fixe doivent jouer au sein d’un portefeuille. Les obligations sont certainement plus attrayantes qu’il y a un an, surtout grâce à leurs rendements supérieurs, mais aussi vu la protection contre le risque de perte en cas de baisse qu’elles peuvent procurer si l’économie se détériore davantage et entre en récession. En outre, les autres sources de rendement, y compris les couvertures d’actions, peuvent aider les investisseurs à faire face à une partie de la volatilité prévue l’an prochain, et ce faisant, contribuer à l’atténuation des pertes.
Malgré le fait qu’un « optimisme prudent » ne soit pas forcément un gage de réussite, nous devrions avoir une bien meilleure opinion des marchés à pareille date l’an prochain.
Kevin McCreadie est chef de la direction et chef des investissements de La Société de Gestion AGF Limitée. Pour en savoir plus sur les compétences d’AGF en matière d’investissement fondamental, veuillez cliquer ici.
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© 2022 par AGF Ltée. Cet article a paru pour la première fois dans Les commentaires que renferme le présent document sont fournis à titre de renseignements d’ordre général et sont fondés sur de l’information disponible au 6 decembre 2022. Ils ne devraient pas être considérés comme des conseils en matière de placement, une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente de valeurs mobilières. Nous avons pris les mesures nécessaires pour nous assurer de l’exactitude de ces commentaires au moment de leur publication, mais cette exactitude n’est pas garantie. Les conditions du marché peuvent influer sur les décisions de placement découlant de l’utilisation ou prises sur la foi des renseignements contenus dans cet article. Nous invitons les investisseurs à consulter un professionnel des placements.
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