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Un thème qui revient sans cesse cet été est le « revirement de situation ». Je crois qu’il décrit bien les dernières semaines. Le risque de récession aux États-Unis perçu par les marchés a diminué presque aussi rapidement qu’il a augmenté grâce aux récentes données. Les ventes au détail ont augmenté de 1,0 % aux États-Unis, soit beaucoup plus que prévu.1 Walmart, un détaillant de produits de consommation phare, a publié des résultats supérieurs aux attentes. Le nombre d’opérations et le montant moyen dépensé par les clients au cours de ces opérations ont tous deux été plus élevés qu’au cours du même trimestre de l’année dernière. De plus, le nombre de nouvelles demandes de prestations d’assurance-chômage aux États-Unis a diminué, passant de 234 000 la semaine précédente à 227 000 la semaine dernière, deux chiffres inférieurs aux attentes.2 De plus, selon une enquête menée par l’Université du Michigan auprès des consommateurs, la confiance de ces derniers a augmenté pour la première fois en cinq mois.3 Il semble évident que les progrès continus en matière de désinflation aident.
Les marchés en témoignent, car les actions américaines ont connu une très forte remontée la semaine dernière, leur meilleure semaine de l’année, et que les actions mondiales se sont également fortement redressées. L’indice VIX a chuté considérablement par rapport à son sommet du 5 août. Les écarts de taux des obligations à rendement élevé se sont resserrés de plus de 60 points de base depuis le creux du 5 août.4 Les marchés poussent clairement un soupir de soulagement.
Cela ne signifie pas toutefois que des failles ne se forment pas. Une question posée dans le sondage mensuel de la Réserve fédérale de New York auprès des consommateurs est la probabilité, selon le répondant, qu’il manque un paiement minimal de remboursement de sa dette au cours des trois prochains mois. Dans le sondage le plus récent publié la semaine dernière, la probabilité moyenne de manquer un paiement minimal sur le remboursement de sa dette au cours des trois prochains mois a augmenté à 13,29 %, son niveau le plus haut depuis 16,15 %, en avril 2020, lors des fermetures de la pandémie.5
D’innombrables sociétés nous ont indiqué que les consommateurs américains, en particulier ceux à faible revenu, subissent des pressions croissantes. Le chef de la direction de Home Depot a récemment expliqué qu’au cours du trimestre, la hausse des taux d’intérêt et l’incertitude macroéconomique accrue ont exercé des pressions sur la demande des consommateurs en général, ce qui a entraîné une baisse des dépenses.6 De plus, le chef de la direction de Bank of America a appelé la Réserve fédérale américaine (Fed) à réduire les taux rapidement en raison des pressions exercées sur les consommateurs indiquant que : « … parmi nos 60 millions de consommateurs qui dépensent chaque semaine, on observe un taux de croissance des dépenses d’environ 3 % cette année par rapport à l’an dernier, en juillet et en août. C’est la moitié du taux de l’an dernier à la même période. La consommation a donc ralenti. Ils ont de l’argent dans leurs comptes, mais ils le dépensent peu. Ils ont un emploi, ils gagnent de l’argent, mais si vous regardez bien, ils ont vraiment ralenti leurs dépenses… ».7
En bref, le scénario de base de nos perspectives de milieu d’année se maintient jusqu’ici. Selon nous, l’économie américaine sera en mesure d’éviter la récession et se redressera plus tard cette année ou au début de l’année prochaine grâce à l’amélioration de la croissance des salaires réels (corrigés de l’inflation) et au lancement de mesures d’assouplissement monétaire. Toutefois, pour éviter un ralentissement économique plus grave, la Fed doit agir suffisamment vite. La croissance des salaires réels s’améliore déjà et nous attendons maintenant le début des réductions de taux. Ces réductions doivent commencer sous peu, c’est la clé de notre scénario de base.
Il n’y a pas que les États-Unis, le Japon aussi connaît un revirement de situation. Les actions japonaises ont fait l’objet d’une vente massive après que la Banque du Japon eut décidé de relever les taux le 31 juillet, ce qui a entraîné un raffermissement important du yen par rapport au dollar américain. Cependant, comme je l’ai mentionné la semaine dernière, le 7 août, le sous-gouverneur de la Banque du Japon, M. Uchida, a promis que la Banque ne relèverait plus les taux si les marchés étaient instables. Le yen japonais (JPY) a légèrement fléchi. Les actions japonaises se sont également redressées, même si je crois qu’elles ont été stimulées non seulement par la dépréciation du yen, mais aussi par de solides données économiques. Par exemple, la semaine dernière, la croissance du produit intérieur brut (PIB) du Japon a été plus élevée que prévu au deuxième trimestre.
Il est important de noter que les biens de consommation privés, en particulier les biens durables, ont progressé au deuxième trimestre en raison de la hausse des salaires. Selon mon collègue Tomo Kinoshita, grâce à diverses mesures de soutien, y compris des réductions d’impôt et la relance des subventions liées au carburant, la solide croissance de la consommation devrait se poursuivre à court terme. C’est cette reprise de la consommation qui semble avoir favorisé les titres liés à la demande intérieure après la correction boursière du début d’août.
Les opérations de portage sur le yen japonais, qui ont été perturbées après la hausse inattendue de la Banque du Japon, ont regagné en popularité ces derniers jours. Je m’attends toutefois à ce que le dollar américain et d’autres grandes monnaies s’affaiblissent par rapport au yen japonais au cours des prochains mois, en raison de l’assouplissement de la Fed et d’autres banques centrales. Cela ne signifie pas que les actions japonaises subiront nécessairement des pertes, étant donné que nous prévoyons une croissance économique durable. La vigueur du yen pourrait nuire aux actions japonaises, mais sans causer de problème insurmontable. Compte tenu de la démission du premier ministre japonais, les données économiques résolument positives pourraient stimuler les actions japonaises, malgré l’incertitude politique.
Puis, il y a le Royaume-Uni. Il y a moins de deux ans, la première ministre Liz Truss et son chancelier ont présenté un budget controversé qui reflétait les difficultés économiques auxquelles le Royaume-Uni était confronté, et le pays a connu une crise de ses obligations d’État. Aujourd’hui, le Royaume-Uni a réussi à faire baisser l’inflation près de la cible de la Banque d’Angleterre, tandis que le taux de chômage, s’établissant à 4,2 % pour juin, a été inférieur aux prévisions.8
Les perspectives sont favorables. Mon collègue Paul Jackson a souligné que la croissance des salaires réels au Royaume-Uni est plus élevée qu’aux États-Unis, tout comme le ratio d’épargne des ménages au Royaume-Uni (qui se rapproche des creux historiques aux États-Unis), et que les dépenses réelles de détail au Royaume-Uni sont en train de se redresser.9 Il soutient que la consommation, et l’économie, au Royaume-Uni pourraient même être en meilleure posture qu’aux États-Unis en raison des pressions accrues sur les consommateurs américains. De plus, la Banque d’Angleterre a déjà commencé à réduire les taux, ce qui devrait donner un coup de pouce psychologique. Les perspectives des marchés à l’égard des actions britanniques se sont améliorées, l’indice MSCI R.-U. ayant progressé de plus de 3 % la semaine dernière.10
En conclusion, nous avons assisté à de nombreux revirements de situation au cours des derniers mois, et nous en verrons probablement davantage au cours des prochains mois. Je surveille les marchés depuis 1995, et, au cours de ces années, nous n’avons pas manqué de revirements, de rebondissements et de surprises. J’ai également appris que les scénarios de base se déroulent rarement, voire jamais, exactement comme nous le prévoyons. C’est pourquoi je préconise une grande diversification des portefeuilles, y compris des placements non traditionnels, avec des rééquilibrages réguliers, pour les investisseurs ayant un horizon de placement à long terme.
Kristina Hooper est stratège en chef des marchés mondiaux à Invesco.
Notes
1. Source : US Census Bureau, 15 août 2024.
2. Source : Département du Travail, 13 août 2024.
3. Source : Enquête menée par l’Université du Michigan auprès des consommateurs, 16 août 2024.
4. Source : Données économiques de la Banque fédérale de réserve de Saint-Louis, au 16 août 2024, représentées par l’écart ajusté en fonction des options de l’indice ICE BofA US High Yield.
5. Source : Enquête menée de la Fed de New York auprès des consommateurs, au 12 août 2024.
6. Source : Annonce des résultats de Home Depot, 14 août 2024.
7. Source : CBS News, « Face the Nation with Margaret Brennan », entrevue avec Brian Moynihan, chef de la direction de Bank of America.
8. Source : Bureau des statistiques nationales du Royaume-Uni, 13 août 2024.
9. Source : LSEG Datastream et Invesco Global Market Strategy Office, au 31 juillet 2024.
10. Source : MSCI, au 16 août 2024.
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