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Aucun marché boursier mondial n’est à l’abri des répercussions potentielles de l’intensification de la guerre commerciale entre les États-Unis et le reste du monde, mais l’Europe mérite peut-être d’être prise en considération compte tenu de son rendement relatif supérieur depuis le début de l’année.
Le marché boursier européen a le vent en poupe, relativement parlant. Du début de l’année au 1er avril, l’indice MSCI Europe des sociétés européennes à grande et moyenne capitalisation a progressé de près de 12 %, surpassant facilement l’indice S&P 500 des États-Unis, qui a reculé de plus de 4 %. Il s’agit d’un net revirement par rapport à l’an dernier, lorsque l’indice de référence américain a enregistré un rendement total de 25 %, tandis que l’Europe n’a obtenu qu’un maigre 2,4 %. Même après la vente massive mondiale de la première semaine d’avril, le MSCI Europe demeure presque stable depuis le début de l’année, tandis que l’indice S&P 500 a perdu plus de 10 %, entrant officiellement en territoire de correction.
Le rendement supérieur de l’Europe peut-il durer? La réponse facile à cette question est que tout dépend de Donald Trump. Depuis que le président américain réélu est entré en fonction en janvier, son administration a entrepris de réorienter des alliances de longue date, y compris avec l’Europe. Elle a mis en œuvre des tarifs douaniers punitifs pour d’autres pays, y compris des partenaires commerciaux historiquement fiables, comme le Canada, le Mexique et l’Union européenne, et a tenté de négocier la paix entre l’Ukraine et la Russie (à quel prix pour l’Ukraine, nous ne le savons toujours pas). Pour les dirigeants européens, la volonté apparente de M. Trump d’affaiblir l’alliance militaire transatlantique et de réduire le soutien financier et militaire à l’Ukraine a été une préoccupation majeure. Et maintenant, une autre préoccupation apparaît : l’imposition par M. Trump de tarifs douaniers de 20 % sur les importations de l’Union européenne, dans le cadre de l’annonce par le président de tarifs réciproques sur plus de 180 pays et territoires en avril.
Les marchés mondiaux ont réagi aux tarifs de M. Trump par la plus forte baisse des cinq dernières années. Mais cela s’est produit dans un contexte où les investisseurs regardaient depuis un certain temps au-delà des États-Unis pour investir leur argent, et les actions européennes figuraient parmi les bénéficiaires. Entre le 14 février et le 14 mars, selon Morningstar, les investisseurs européens ont transféré près de 16 G$ US dans des FNB d’actions européennes, tout en réduisant de plus de 3 G$ US l’exposition aux FNB d’actions américaines. Cette situation se compare défavorablement (du point de vue américain) à celle de 2024, lorsque les rentrées de capitaux dans les FNB américains ont surpassé celles de l’Europe dans une proportion de près de neuf pour un. De plus, les actions européennes des secteurs de la défense et de l’aérospatiale se sont redressées, car les investisseurs s’attendent à une augmentation des dépenses militaires de l’Union européenne. L’indice MSCI Europe Aerospace and Defense a ainsi progressé de 33 % à la fin de mars. Et il ne s’agit pas d’une opération à sens unique : Blackrock a indiqué que les rentrées de fonds dans les FNB d’actions européennes aux États-Unis ont été sept fois plus importantes au premier trimestre de 2025 qu’au premier trimestre de 2024.
Au-delà de l’agitation « trumpienne », d’autres facteurs sectoriels et à court terme ont également alimenté la remontée de l’Europe cette année. L’un d’eux est simplement que « tout ce qui monte doit redescendre », et vice versa. Les actions américaines ont bondi dans le sillage de l’élection présidentielle de l’an dernier, mais l’engouement du marché pour les politiques de M. Trump et les valeurs technologiques de croissance s’est essoufflé. La confiance s’est orientée vers les actions de valeur et nous pensons que l’Europe convient à ce style de placement. Au début de l’année, les valorisations des actions européennes étaient beaucoup plus faibles que celles des actions américaines, et la situation n’a pas beaucoup changé malgré la remontée : le ratio cours/bénéfice de l’indice S&P 500 (sur 12 mois mobiles) s’établissait à 23 à la fin de mars, tandis que celui de l’indice Euro STOXX 50 des actions à grande capitalisation était de 15,5. En résumé, les actions européennes étaient bon marché par rapport aux actions américaines, et elles le sont toujours.
Le contexte des taux d’intérêt joue également un rôle. Les tarifs et les menaces de M. Trump d’ingérence dans la politique monétaire ont rendu très floue la direction de la Réserve fédérale américaine, et l’inflation aux États-Unis est demeurée relativement persistante, ce qui maintient les taux d’intérêt à des niveaux élevés. En revanche, l’inflation en Europe continue de diminuer; en Allemagne, par exemple, le taux d’inflation de mars s’est établi à 2,3 %, ce qui est inférieur aux attentes des économistes, selon Reuters. La Banque centrale européenne (BCE), qui a réduit les taux à six reprises depuis juin dernier, a pris soin de ne pas annoncer sa prochaine mesure, mais la baisse persistante du taux d’inflation a accru les rumeurs selon lesquelles la BCE réduira de nouveau ses taux lors de sa réunion du 17 avril.
Un autre facteur favorable possible pour l’Europe : la stabilité politique, là encore, d’un point de vue relatif. Le spectre des gouvernements d’extrême droite en Allemagne et ailleurs s’est largement dissipé lors des élections récentes, et le nouveau gouvernement allemand, plus particulièrement, semble selon nous prêt à assouplir le frein à l’endettement en vigueur depuis longtemps dans le pays afin de stimuler l’investissement. En France, une crise budgétaire imminente a été évitée et, bien que l’interdiction potentielle de la course à l’investiture de la cheffe du Front National, Marine Le Pen, de se présenter aux élections de 2027, à la suite d’une condamnation pour détournement de fonds, puisse faire monter la tension politique cette année, ses conséquences à long terme restent à voir.
Les effets de change ont également profité aux actions européennes. Malgré le chaos de 2025, l’euro s’est relativement bien comporté. C’est peut-être dû en grande partie au fait que la première vague de tarifs américains visait clairement le Canada et le Mexique, ce qui a permis à l’euro de nettement surpasser le dollar canadien en mars, mais la monnaie européenne a également connu une forte hausse par rapport au dollar américain à la suite du lancement par M. Trump de tarifs réciproques au cours de la première semaine d’avril. À long terme, on s’attend largement à ce que l’Europe augmente les dépenses gouvernementales nationales en raison de l’effondrement des liens économiques et militaires avec les États-Unis, ce qui devrait accroître les perspectives de croissance économique en Europe et soutenir l’euro.
L’imposition par M. Trump de nouveaux tarifs douaniers sur les produits européens va-t-elle gâcher la fête? Dans une certaine mesure, cela sera certainement le cas. Mais il se pourrait qu’il s’agisse plutôt d’un simple contretemps. Comme l’a souligné Barclays, seulement 12 % des revenus des sociétés européennes cotées en bourse sont tirés des exportations vers les États-Unis. Les actions fortement exposées au marché américain ont déjà inscrit des rendements inférieurs, car les investisseurs ont pris en compte le risque, ce qui donne à penser que l’incidence à court terme des tarifs pourrait être limitée. De plus, les tarifs de M. Trump pourraient bien nuire aux bénéfices des sociétés américaines et à la croissance économique, du moins à court terme, ce qui pourrait entraîner une nouvelle fuite de capitaux vers d’autres régions, y compris l’Europe.
Cela ne veut pas dire que les investisseurs devraient s’attendre à ce que les actions européennes progressent sans heurts. Elles ne sont plus aussi bon marché qu’elles l’ont été. Les mesures de relance budgétaire, telles que celles prises par l’Allemagne ne pourront avoir une incidence économique réelle qu’à moyen et à long terme. Les sociétés européennes devront peut-être composer non seulement avec l’incidence du réalignement des relations commerciales et de défense des États-Unis, mais aussi avec l’incertitude persistante à l’égard de la politique américaine, pendant de nombreux mois ou années.
Pourtant, malgré ces risques évidents, il existe encore des occasions potentielles. À notre avis, de nombreux titres européens continuent de se négocier à escompte par rapport à leur juste valeur, et les actions cycliques pourraient bien se comporter si la croissance économique rebondit comme prévu. Plus particulièrement, les investisseurs pourraient envisager une exposition prudente aux secteurs de la finance, des matériaux et des services aux collectivités en Europe.
Par conséquent, même si le monde semble être en pleine tourmente et que les effets à long terme du programme géopolitique et économique de M. Trump se font sentir, nous pensons que les actions européennes pourraient être en mesure de traverser la tempête et de continuer à afficher des performances positives en 2025. D’un point de vue relatif, bien sûr.
Richard McGrath, M.Sc., CFA®, Conseiller de portefeuille à la société AGF International Advisors Company à Placements AGF Inc.
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Image: iStock.com/travelview
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