Cinq points stratégiques pour faire face aux turbulences tarifaires

La volatilité devrait se poursuivre en raison de frictions commerciales imprévisibles

Il y a deux choses qui mettent Donald Trump hors de lui en ce moment.

La première est les décisions défavorables des tribunaux. La plus importante est survenu lorsqu'un panel de trois juges de la Cour du commerce international de New York a statué que bon nombre de ses tarifs dépassaient l'autorité qui lui était accordée en vertu de la Loi sur les pouvoirs économiques d'urgence international. Ceux-ci comprenaient les soi-disant « droits de douane sur le fentanyl et les frontières » visant le Canada, le Mexique et la Chine, et les tarifs réciproques annoncés le 2 avril, le « jour de la libération ».

Un jour après la décision de la Cour commerciale, une cour d'appel a ordonné un sursis qui permettra au gouvernement américain de continuer à percevoir les droits de douane contestés jusqu'à ce que le processus judiciaire se déroule. Mais cela n'a pas empêché la Maison-Blanche, qui fait appel de tous les verdicts négatifs, d'insister sur le fait que les juges ne devraient pas être autorisés à renverser les politiques du gouvernement fédéral. Dans une décision récente, la Cour suprême des États-Unis a accepté, bien qu'elle ne se soit pas prononcée sur le fond de la question.

L’autre bête noire de M. Trump en ce moment, ce sont les chefs d’entreprise qui suggèrent que ses tarifs douaniers tant aimés entraîneront une hausse des prix à la consommation et aggraveront l’inflation. Il a toujours tenté de maintenir la fiction selon laquelle le coût des tarifs est supporté par les pays exportateurs plutôt que par les entreprises et les consommateurs américains.

Récemment, le président s'est indigné d'un rapport selon lequel Amazon allait afficher le coût des droits de douane aux côtés des prix des articles sur son site Web, une décision que son attaché de presse a décrite comme « un acte hostile et politique ». Le plan a été étouffé après que Trump a appelé le fondateur d'Amazon, Jeff Bezos, et lui a passé un savon.

Depuis l'incident d'Amazon, de nombreux chefs d'entreprise ont essayé de faire profil bas en matière de droits de douane. Le directeur financier de Home Depot a récemment déclaré que l'entreprise n'augmenterait pas les prix en raison des tarifs.

Les clients devraient prendre cette déclaration avec beaucoup de recul. Le bois, l’acier et l’aluminium sont déjà soumis à des tarifs douaniers, et l’entreprise doit s’attendre à voir les prix augmenter pour de nombreux autres articles importés, notamment les composants d’éclairage et les pièces électriques. Home Depot importe une grande partie de ses produits de Chine et, bien qu’elle tente de diversifier ses sources d’approvisionnement, cela pourrait s’avérer difficile.

Le résultat pourrait être une pression des deux côtés. Une grande partie de la clientèle de Home Depot est composée de professionnels du bâtiment et d’entrepreneurs. Ces clients sont particulièrement sensibles aux prix, car ils achètent en grandes quantités et travaillent souvent avec des budgets fixes.

Alors que Home Depot reste sous le radar de Trump, Walmart, lui, joue la carte de la transparence. Lors de l’appel sur les résultats de l’entreprise à la mi-mai, le PDG Doug McMillon a déclaré que Walmart ne pourra pas absorber tous les coûts supplémentaires « compte tenu de la réalité des marges serrées dans le commerce de détail ».

Comme on pouvait s’y attendre, Trump a réagi avec colère, déclarant sur Truth Social que Walmart devait « ABSORBER LES TARIFS » et maintenir les prix. Ce n’est pas chose facile quand votre marge bénéficiaire n’est que de 2,75 %, comme c’était le cas pour Walmart en avril, selon le Wall Street Journal.

En résumé, il reste la probabilité que les turbulences et l'incertitude créées par la tentative du président de reconfigurer le commerce mondial vont s'éterniser pendant des mois, voire des années. Il est peu probable que M. Trump revienne sur sa position, bien qu'il puisse l'assouplir quelque peu avec le temps. Ses adversaires continueront d'attaquer par tous les moyens à leur disposition.

Pour les investisseurs, cela signifie des marchés boursiers volatils pour un avenir prévisible, avec de fortes fluctuations quotidiennes selon les dernières publications de M. Trump sur Truth Social, ses réflexions depuis le Bureau ovale ou des changements de politique soudains.

Stratégie en cinq points

Alors, que devriez-vous faire de votre argent? Voici cinq suggestions.

Concentrez-vous sur le Canada. Par le passé, j'ai conseillé de surpondérer les portefeuilles par rapport aux titres américains et de sous-pondérer le Canada. Maintenant, garder plus d'argent à la maison semble être un meilleur plan. Jusqu'à présent cette année, la Bourse de Toronto a largement surpassé le S&P 500 et a récemment atteint un nouveau sommet.

Ajoutons l’Europe. L’indice STOXX Europe 600 affiche une performance bien supérieure aux attentes, avec un gain d’environ 8 % au moment de la rédaction. La plupart des Canadiens ont peu ou pas d’exposition aux marchés européens dans leurs portefeuilles.

Réduisez les risques. Les prochains mois seront stressants. Le Canada et les États-Unis sont tous deux confrontés au risque d'une récession, et la volatilité des marchés que nous avons observée jusqu'à présent en 2025 se poursuivra presque certainement. Parmi les placements à faible risque que je recommande, mentionnons des actions des six grandes banques canadiennes et une position importante dans un FNB de services publics, comme le FINB BMO équipondéré services aux collectivités (TSX : ZUT), qui est en hausse de 7,4% cette année, y compris les distributions.

Achetez de l’or. Le métal précieux prospère en période d’incertitude — et on ne peut guère faire plus incertain que maintenant. L’indice aurifère mondial S&P/TSX affiche une hausse de près de 50 % depuis le début de l’année.

Restez calme. Dans les mois à venir, il y aura des moments où vous serez peut-être tenté de quitter complètement les marchés et de placer votre argent dans des CPG sécuritaires. À moins d’être très âgé ou de ne plus dormir la nuit, ce n’est probablement pas une bonne stratégie. Prenez sur vous et traversez les tempêtes. Si votre portefeuille est bien construit, vous vous en sortirez très bien.

M. Gordon Pape fait partie des experts en investissement et des commentateurs de finances personnelles les plus connus du Canada. Il est l’éditeur des bulletins d’information The Internet Wealth Builder et The Income Investor qui sont disponibles à travers le site Web Building Wealth.

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