L'année de l'imprévisibilité

Seulement deux prédictions par prudence

La nouvelle année a commencé de la même manière que la précédente a terminé : des marchés boursiers volatiles; le gouvernement américain en paralysie partielle; une politique énergétique canadienne chaotique; et des tarifs douaniers toujours actifs sur nos exportations de métal et d'aluminium vers les États-Unis. Rien de nouveau. La question n'est pas de savoir comment l'année va commencer, mais comment celle-ci va-t-elle terminer. Nul ne le sait.

C'est généralement à ce moment que j'offre mes prédictions pour l'année à venir. Mais voici le problème. Les prévisions sont problématiques dans les meilleures périodes, mais elles ont au moins un certain ancrage dans la réalité en analysant les tendances et en faisant des suppositions raisonnables sur la direction qu'elles prendront.

Malheureusement, en ce moment, les seuls schémas prévisibles sont la volatilité et l'incertitude. Toutes les prévisions que j'ai lues concernant les marchés en 2019 sont fondées sur des suppositions qui pourraient, ou pas, devenir vraies. Si elles ne deviennent pas réalité, tout le scénario s'effondre.

C'est pourquoi certains économistes prévoient une reprise des marchés pour l'année à venir alors que d'autres affirment que les actions seront plus basses dans un an qu'elles ne le sont aujourd'hui. Tout dépend des suppositions auxquelles vous vous fiez.

Récemment, un lecteur m'a reproché de me concentrer excessivement sur les développements politiques et m'a vivement conseillé de m'en tenir aux marchés. J'aimerais que ce soit possible, mais les deux sont étroitement liés. Un homme, le président américain Donald Trump, peut radicalement changer la direction du marché en un seul tweet. Il est impossible, et imprudent, d'ignorer cette réalité.

Étant donné l'incertitude à laquelle nous faisons face, je vais me limiter à deux prédictions pour 2019.

1. Le TSX surpassera le S&P

La Bourse de Toronto a connu une année épouvantable, avec une perte de 11,6 %. Je ne pense pas que l'année 2019 sera aussi mauvaise. Nous pourrions voir une reprise du secteur énergétique après une triste année 2018 au cours de laquelle l'indice plafonné de l'énergie S&P/TSX a perdu près de 29 %. Même une année au point mort en termes de rentabilité aurait été préférable. Nous pourrions également voir une meilleure performance du secteur financier, le plus grand secteur du TSX, qui a perdu 12,5 % l'année passée.

Pendant ce temps-là, les actions américaines n'obtiendront pas l'énorme coup de pouce fourni par les réductions fiscales du président Donald Trump, entrées en vigueur au début de l'année dernière. Celles-ci ont gonflé les bénéfices nets dans tous les secteurs de façon à faire croire aux investisseurs que les profits des sociétés étaient meilleurs qu'ils ne l'étaient en réalité. Cette année, nous observerons un retour à la réalité quand l'incidence ponctuelle de cette réduction disparaîtra.

Cela ne signifie pas que le TSX terminera l'année avec des gains. Si c'est le cas, il s'agira d'un gain à un chiffre. Mais nous devrions faire mieux que le S&P 500. C'est quelque chose que j'ai rarement suggéré ces dernières années.

2. Les obligations seront en amélioration

Je m'attends à ce que le marché obligataire s'en sorte mieux cette année puisque les hausses de taux d'intérêts ralentissent, tant bien au Canada qu'aux États-Unis, devant une économie assouplie et des conflits commerciaux mondiaux. Il peut paraître surprenant que l'indice FTSE Russell Canadian Universe Bond ait terminé l'année 2018 avec des résultats positifs, augmentant de 1,41 % sur l'année après une fin solide en décembre. Cela représentait 13 points de pourcentage de mieux que le TSX.

C'est à peu près tout ce que je peux prédire pour l'année 2019. Une fois que nous obtiendrons des réponses à certaines questions clés qui surplombent les marchés, j'aurai une meilleure idée de la direction que nous prenons. En attendant, restez prudent avec votre portefeuille.

M. Gordon Pape fait partie des experts en investissement et des commentateurs de finances personnelles les plus connus du Canada. Il est l'éditeur des bulletins d'information The Internet Wealth Builder et The Income Investor qui sont disponibles à travers le site Web Building Wealth.

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