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Facteurs de risque en hausse

Publié le 10-14-2021

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L’évolution de la Covid, le resserrement de la Fed, les troubles de la Chine

 

L’été fut relativement réussi pour les investisseurs, mais les dernières semaines conduisant à l’automne annoncent généralement une période de faiblesse pour les marchés boursiers. À quoi devrait-on s’attendre cette fois-ci?

Les rendements de l’indice S&P 500 sont généralement plus faibles en septembre qu’au cours de n’importe quel autre mois [selon des données de Bloomberg remontant jusqu’à 1945], mais même au-delà de ce biais saisonnier, la prudence reste de mise, au sujet de ce qui pourrait se produire au cours des prochains mois. La COVID-19 et la pandémie qui perdure restent, en particulier, une source de préoccupation majeure. Tant qu’il continue de proliférer dans le monde, le variant Delta peut avoir des effets considérables sur la reprise économique, y compris dans des pays comme les États-Unis et le Canada, où les enfants viennent de faire leur rentrée scolaire plus tôt ce mois-ci, et où de nombreux parents ou gardiens ont repris le chemin du travail en présentiel, pour la première fois depuis plus d’un an.

Si tout se passe correctement, cette nouvelle étape dans la normalisation de la situation pourrait être un catalyseur supplémentaire de croissance, ou du moins insuffler une nouvelle dynamique à l’économie. Toutefois, un repli dû à la hausse du nombre de cas et d’hospitalisations, en laissant planer la menace d’une nouvelle salve de restrictions contraignantes, pourrait avoir l’effet inverse et modérer la croissance économique bien plus que ce à quoi la plupart des investisseurs s’attend déjà.

Dans tous les cas, l’incidence complète de cette dernière vague ne sera vraisemblablement pas connue avant le mois d’octobre, lorsque les données relatives aux prochaines semaines commenceront à émerger. Dès lors, les investisseurs comprendront sûrement, peut-être bien mieux qu’au cours des derniers mois, le contexte du marché et des répercussions potentielles.

Plus de clarté de la Fed?

Il est aisé de comprendre pourquoi la Fed retient toute l’attention des investisseurs, ces derniers temps. La politique menée par la banque centrale américaine au cours de la dernière décennie constitue indéniablement l’un des éléments les plus déterminants pour les rendements des actions, après les bénéfices déclarés par les sociétés. Les futures décisions prises par la Fed revêtiront certainement la même importance. Mais un problème se pose : personne ne sait exactement quand la Fed commencera à resserrer ses mesures, et ce, en grande partie à cause de l’instabilité de l’économie. Par exemple, il y a quelques semaines à peine, les prévisionnistes semblaient persuadés que la banque centrale américaine allait commencer à réduire son programme d’assouplissement quantitatif plus tard cette année. Mais après l’état décevant de la situation de l’emploi au mois d’août aux États-Unis, notamment en raison de la multiplication du variant Delta, les prévisionnistes émettent désormais certaines réserves, et il est envisageable que cette réduction ne débute pas avant l’année prochaine.

Quant aux taux d’intérêt, retournons au printemps dernier, lorsque les craintes liées à l’inflation ont réellement commencé à se manifester : à ce moment-là, il était généralement admis que la Fed n’allait pas avoir d’autre choix que de relever plus tôt que prévu son taux de financement à un jour. Pourtant, cette issue semble bien moins imminente aujourd’hui. Cela s’explique en partie par le fait que les investisseurs sont plus sensibles aux arguments maintes fois répétés par le président de la Fed, Jerome Powell, selon lesquels la hausse des prix est avant tout un effet passager de la pandémie. Toutefois, il semble également clair que la nouvelle recrudescence des cas de COVID-19 et les conséquences potentielles sur le plan économique pèseront davantage sur les prévisions à établir.

Et pourtant, tout n’est pas aussi évident : prenons l’exemple de la croissance des salaires qui, par le passé, a eu tendance à s’inscrire nettement plus dans la durée que la hausse des prix du bois d’œuvre ou du cuivre, et qui pourrait donc être une composante bien moins passagère dans un contexte inflationniste. Là encore, les investisseurs en sauront peut-être plus à l’automne et il se pourrait que de nombreux employeurs n’aient plus besoin d’attirer les travailleurs en augmentant les salaires proposés, maintenant que les prestations spéciales de chômage viennent de prendre fin aux États-Unis et que les écoles ont rouvert, permettant ainsi à bien des parents actifs – surtout les femmes – de retourner au travail.

Toutefois, si la hausse des salaires se maintient à plus long terme, la Fed ne peut pas exclure la possibilité que s’installe une période de stagflation caractérisée par un taux de croissance économique inférieur à celui de l’inflation. Bien évidemment, une telle conjoncture nécessiterait une réponse politique totalement différente de celle qui est proposée aujourd’hui.

Au-delà du risque de taux

Alors que la Fed fait l'objet de tant d'attention ces jours-ci, existe-t-il un risque que d'autres facettes de climat actuel ne soient pas suffisamment prises en compte?

Le rôle de la Chine comme moteur de la croissance mondiale est largement reconnu, mais peut-être pas suffisamment pris en compte, à l’heure actuelle. Pourtant, la plupart des investisseurs sont au courant des récentes mesures prises par le gouvernement chinois visant à restreindre l’accès au secteur technologique du pays. Certains investisseurs pourraient même en venir à juger impossible l’investissement dans des actions chinoises, tant le gouvernement priorise les parties prenantes de son propre territoire par rapport aux actionnaires.

Malgré cette récente perturbation sur le marché boursier chinois, les investisseurs ne semblent pas se préoccuper suffisamment de l’impact que cela pourrait avoir sur l’activité économique ailleurs dans le monde. Rappelons que la Chine représente la deuxième économie par la taille, après les États-Unis, et que si la croissance venait à ralentir chez l’un de ces géants – voire chez les deux –, des répercussions se feraient sentir sur l’ensemble des marchés émergents et développés.

Il ne faut pas seulement craindre de nouvelles lois anti-commerce : les autorités chinoises ont montré, ces dernières semaines, qu’elles ne tolèreraient aucun retour de la COVID-19 dans le pays, puisqu’elles ont fait partiellement fermer le troisième port le plus achalandé du monde, à Ningbo, après l’apparition d’un seul nouveau cas du virus. Autrement dit, la trajectoire de la croissance de la Chine semble particulièrement fragile étant donné les circonstances actuelles, et elle pourrait jouer un rôle plus important dans le rendement des marchés au cours des derniers mois de l’année.

D’autres facteurs à prendre en compte

Quels autres éléments les investisseurs doivent-ils surveiller de près cet automne? Voici quelques facteurs à prendre en compte : tout d’abord, à l’approche de la fin septembre et de l’automne, les investisseurs devraient être attentifs aux résultats précédant les annonces officielles des bénéfices pour le troisième trimestre, étant donné que les entreprises du secteur des services connaissent des ralentissements liés à la montée en flèche du variant Delta.

Les chaînes d’approvisionnement sont en difficulté et les pénuries de matières premières pourraient également contribuer à un manque de produits offerts par les entreprises, ou à des coûts élevés. Parallèlement, sur la scène politique, les citoyens allemands et canadiens doivent se rendre aux urnes pour élire leurs nouveaux gouvernements respectifs dans les prochaines semaines. Aux États-Unis, les débats autour des investissements dans les infrastructures et du plafonnement de la dette pourraient se répercuter sur les marchés, tant que ces discussions resteront d’actualité.

Kevin McCreadie est chef de la direction et chef des investissements de La Société de Gestion AGF Limitée. Il contribue régulièrement à Perspectives AGF. Pour en savoir plus sur nos compétences en matière d’investissement fondamental, veuillez cliquer ici.

Remarques et avis de non-responsabilité

© 2021 par AGF Ltée. Cet article a paru pour la première fois dans l contribue régulièrement à Perspectives AGF. Republié avec permission.

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Les points de vue exprimés dans cet article sont ceux de l’auteur et ne représentent pas nécessairement les opinions d’AGF, de ses filiales ou de ses sociétés affiliées, et ne peuvent être associés à aucun fonds ni à aucune stratégie d’investissement.

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