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Inflation : La force s’est-elle réveillée?

Publié le 06-15-2021

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Sera-t-elle différente cette fois-ci?

 

Que se passe-t-il lorsque le monde est confiné, dans certains cas contre son gré, pendant plus d’un an? Nous avons désormais des réponses à cette expérience mondiale. Sans surprise, il s’avère que bon nombre de gens sont de moins en moins disposés à retarder la satisfaction de leurs besoins, acceptant les restrictions liées à la Covid-19 avec la même indignation que des adolescents qui se séparent de leur téléphone intelligent pendant le souper.

Sans soupape de sécurité, c’est ce qui devait se passer. Combien de temps peut-on endurer un méli-mélo continuel entre Zoom, les cours Peloton et notre propre cuisine? Pour être clair, il s’agit là de problèmes propres au premier monde. La question plus large est extrêmement complexe, englobant des essais-erreurs et des tragédies humaines. En fonction de l’évolution du virus, les différents pays rouvrent progressivement et à différentes vitesses. Alors que les restrictions en Amérique s’érodent à vitesse grand V, le gouvernement Trudeau n’envisage que maintenant les conditions d’un assouplissement des contraintes le long de la frontière internationale la plus longue du monde. Dans quelques régions comme l’Inde et le Brésil, la pandémie a même renforcé son emprise.

Mais jamais auparavant le monde n’a connu un tel phénomène de connexion mondiale. Pour la première fois de son histoire, l’humanité toute entière, informée par la portée quasi universelle de la numérisation, s’est alliée, concentrée sur la même menace existentielle, rongée par les mêmes peurs et angoisses, dans l’attente des mêmes miracles de la science moderne.

Dorénavant, alors que le déploiement du vaccin gagne du terrain et apprend à nos cellules collectives de nouveaux tours, la possibilité d’une immunité collective n’est plus utopique. Le goût de l’attente refoulée est palpable. Les gens ont soif de redécouvrir le monde qu’ils ont connu avant. Réconfortés par un possible assouplissement des restrictions cet été et par l’abondance de chèques de relance, les consommateurs, longtemps privés d’argent, sont prêts à se lancer dans les dépenses qu’ils réalisaient avant la pandémie (apparemment, les blanchisseurs de dents et les sacs de voyage s’envolent maintenant des rayons). S’il n’y a jamais eu un moment pour se faire plaisir, c’est bien celui-là.

Alors que le monde reprend vie après le confinement (avec précaution pour certains, avec audace pour d’autres), il n’est pas surprenant que l’inflation monte actuellement en flèche partout sur la planète. Le dernier rapport sur l’inflation publié par le Bureau of Labor Statistics, un document généralement très ennuyeux, ne manque pas de superlatifs : les prix à la consommation ont grimpé de 4,2 % en avril par rapport à l’année dernière, la plus forte hausse depuis 2008; les véhicules d’occasion ont connu la plus forte augmentation jamais enregistrée depuis 1953 et l’inflation de base, hors énergie et alimentation, a fait un bond en avril par rapport au mois précédent, le plus important depuis 1982.

Un choc de prix lié à la pandémie

Clairement, l’environnement inflationniste a changé. Néanmoins, la question cruciale est de savoir si tout cela va durer. Sur un horizon à court terme, pour une rare fois, nous sommes en accord avec la Fed. Les effets de base et les poussées de goulots d’étranglement causent une flambée temporaire des prix. La réalité est que le monde vient de subir un choc systémique des prix. Les chiffres de l’inflation reflètent simplement le rebond après une période de grave dépression très anormale qui date d’un an (acceptons de l’appeler enfin par son nom : une reprise en V). Les récessions ont toujours entraîné des retraits du côté de l’offre, ouvrant la voie à des hausses de prix lors des reprises ultérieures. Ce n’est ni nouveau ni étonnant.

Ce qui précède est différent d’une augmentation générale du niveau des prix, qui découle généralement d’une demande globale excessive. Et c’est certainement différent de l’inflation galopante de la fin des années 1960-1970 (qui a culminé à 14 % en 1980). À cette époque, il n’y avait pas de ralentissement de l’économie, qui tournait en moyenne à 2 % au-dessus de ses capacités. Et une série de chocs inflationnistes a affecté l’économie : l’augmentation des coûts de la guerre du Vietnam, le doublement du prix du pétrole en 1970 seulement et, enfin, l’effondrement du système de Bretton Woods en 1971 (quand les États-Unis ont mis fin, de façon unilatérale, à la possibilité de convertir le dollar américain en or)

Le miracle de la mondialisation

Une autre différence majeure par rapport aux années 1970 est que les économies nationales étaient essentiellement fermées. Dans la plupart des pays, les importations représentaient un très faible pourcentage du PIB (seulement 3,5 % pour les États-Unis). Comparez cela avec le monde hyperconnecté que nous connaissons aujourd’hui. Les importations sont devenues une valve de sécurité importante pour atténuer les pénuries et les pressions sur les prix qui en résultent.

Nous assistons à ce phénomène en temps réel. Peu importe le miracle de la science moderne, admirez celui de la mondialisation. Si, en mars 2020, quelqu’un avait donné un aperçu de l’année suivante, qu’est-ce qui vous aurait frappé à propos des chaînes de production et d’approvisionnement mondiales : à quel point elles s’en sortent ou à quel point elles coulent?

Le virus a provoqué un grave effondrement du secteur des services, ce qui a entraîné une croissance explosive des biens de consommation. La majorité des gens auraient prédit qu’un confinement planétaire aurait sonné la fin de la vie des consommateurs. Au lieu de cela, l’historique des commandes Amazon de cet auteur au cours des 12 derniers mois est un mélange de systèmes de rangement pour le garage, de couvertures lestées, de café suédois torréfié, de mélangeurs Vitamix, de sel de mer aztèque, d’AirPods, d’un four à eau pour la cuisson sous vide, d’outils de jardinage, d’un grand nombre de collations pour le confinement et d’un mémoire de John Maynard Keynes (lecture fortement recommandée), le tout avec des délais de livraison qui feraient grimacer Dominos.

Et que dire des opérations clés des chaînes d’approvisionnement mondiales? Dans la majorité des secteurs, l’offre a rattrapé la demande effrénée (masques, désinfectant pour les mains et papier toilette). Dans d’autres, comme les puces semi-conductrices, la situation est plus grave, car les dépenses de consommation en électronique ont grimpé et les pénuries ont été exacerbées par la guerre technologique entre les États-Unis et la Chine. Mais là encore, l’économie mondiale se rééquilibre rapidement à mesure que le processus de reprise s’étend et que les différents sous-secteurs s’adaptent. Les marchés continuent de sous-estimer la rapidité et la flexibilité de la réaction de l’offre et de la production mondiales. La première leçon à tirer de la pandémie a été la vulnérabilité de la mondialisation. La dernière leçon sera la sous-estimation de sa résilience.

La prochaine fois : Stratégie de placement pour un changement de régime

Tyler Mordy, CFA, est président et chef des placements à Forstrong Global Asset Management Inc., impliqué dans la stratégie descendante, la politique de placement et la sélection de titres. Il se spécialise dans la stratégie de placement mondiale, la recherche et l'analyse. Cet article a été publié pour la première fois sur le blogue Global Thinking de Fortstrong. Utilisé avec permission. Vous pouvez joindre M. Mordy par téléphone à Forstrong Global, au 1-888-419-6715 (numéro sans frais), ou par courriel à tmordy@forstrong.com. Suivez Tyler Mordy sur Twitter à @TylerMordy et @ForstrongGlobal.

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