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Le sommaire des perspectives mondiales présente les grandes conclusions de Vanguard quant à l’ensemble des perspectives sur l’économie et les marchés, qui seront publiées à la mi-décembre.
Les taux d’intérêt resteront sans doute élevés. Même après le recul des taux directeurs par rapport à leurs sommets du cycle, au cours de la prochaine décennie, les taux se stabiliseront à un niveau plus élevé que celui auquel nous étions habitués depuis la crise financière mondiale de 2008. Cette évolution marque un retour à des conditions financières stables, avec de profondes répercussions sur l’économie mondiale et les marchés financiers. Les habitudes d’emprunt et d’épargne reprendront leur cours normal, le capital sera réparti plus judicieusement et les perspectives de rendement des catégories d’actif seront recalibrées. Selon Vanguard, la conjoncture de taux d’intérêt élevés aidera les investisseurs à atteindre leurs objectifs financiers à long terme, mais la transition pourrait s’avérer difficile.
L’économie mondiale s’est révélée plus résiliente que prévu en 2023. Cela s’explique notamment par le fait que la politique monétaire n’a pas été aussi restrictive que prévu. Les changements fondamentaux survenus dans l’économie mondiale ont fait grimper le taux d’intérêt neutre, c’est-à-dire le taux auquel la politique monétaire n’est ni expansionniste ni contractionniste. D’autres facteurs ont obstrué les canaux habituels de la transmission de la politique monétaire, notamment l’impulsion budgétaire aux États-Unis découlant du soutien financé par emprunt pour faire face à la pandémie, les politiques industrielles, l’amélioration des bilans des ménages et des entreprises, et les tensions sur les marchés de l’emploi qui ont donné lieu à une croissance des salaires réels. Aux États-Unis, notre analyse donne à penser que ces facteurs ont presque entièrement neutralisé l’effet de la hausse des taux directeurs. À l’extérieur des États-Unis, cette dynamique est moins prononcée. L’économie européenne, dominée par les banques, est déjà au bord de la récession, et le rebond de la Chine à la sortie du confinement lié à la Covid-19 s’est avéré plus faible que prévu.
Il est probable que les États-Unis ne feront plus exception en 2024. Nous nous attendons à ce que la politique monétaire devienne de plus en plus restrictive à mesure que l’inflation s’apaisera et que les facteurs compensatoires se dissiperont. Par conséquent, l’économie devrait connaître un léger ralentissement. Un tel repli est nécessaire pour que l’inflation finisse de reculer jusqu’à sa cible. Toutefois, cette hypothèse s’accompagne de risques. L’éventualité d’un « atterrissage en douceur » – c’est à-dire un retour de l’inflation à sa cible sans pour autant subir une récession – n’est pas encore écartée, tout comme le scénario d’une récession survenant plus tard que prévu. En Europe, nous prévoyons une croissance anémique en raison des politiques monétaires et budgétaires restrictives qui traînent en longueur, tandis que pour la Chine, nous attendons de nouvelles mesures de relance visant à soutenir la reprise économique alors que s’accumulent les difficultés structurelles et les obstacles à l’extérieur du pays.
À moins d’un boom de la productivité comparable à celui des années 1990, une situation de récession est probablement nécessaire pour réduire le taux d’inflation, dans la mesure où un tel environnement freinerait la demande de main-d’œuvre et la croissance des salaires. Du fait que les banques centrales se sentent plus confiantes quant au retour de l’inflation vers sa cible, nous pensons qu’elles commenceront à abaisser les taux directeurs dans la seconde moitié de 2024.
Cela dit, nous croyons que les taux directeurs se stabiliseront à un niveau plus élevé que celui qui a suivi la crise financière mondiale, ou que nous avons connu pendant la pandémie de COVID-19. Les recherches de Vanguard ont révélé une hausse du niveau d’équilibre du taux d’intérêt réel, appelé « R étoile » ou « r* », en raison principalement des tendances démographiques, de la croissance de la productivité à long terme et de l’augmentation des déficits budgétaires structurels. Cette conjoncture de taux d’intérêt élevés ne durera pas seulement quelques mois, mais plusieurs années. Il s’agit d’un changement structurel qui se poursuivra au-delà du prochain cycle économique et, selon nous, c’est la transformation financière la plus importante depuis la crise financière mondiale.
Pour les ménages et les entreprises, la hausse des taux d’intérêt incitera à limiter les emprunts, augmentera le coût du capital et encouragera à épargner. Pour les gouvernements, la hausse des taux d’intérêt obligera à réévaluer les perspectives budgétaires dès que possible. Le cercle vicieux des déficits croissants et des taux d’intérêt élevés intensifiera les préoccupations à l’égard de la viabilité budgétaire. Les recherches de Vanguard donnent à penser que la marge de manœuvre des gouvernements rétrécit rapidement – c’est un problème qui doit être résolu par cette génération, et non par la suivante. Pour les investisseurs bien diversifiés, le maintien de taux d’intérêt réels élevés est une bonne nouvelle. Ce niveau constitue une base solide pour les rendements corrigés du risque à long terme. Toutefois, la transition vers des taux plus élevés n’est pas encore terminée, et les marchés financiers devraient connaître une forte volatilité à court terme.
Au cours des deux dernières années, les marchés obligataires mondiaux ont subi une forte réévaluation en raison de la transition vers une nouvelle période de taux d’intérêt élevés. À notre avis, les valorisations obligataires sont maintenant proches de leur juste valeur, et les taux à long terme élevés sont plus conformes aux taux neutres traditionnellement plus élevés sur le long terme. Par ailleurs, les primes de terme ont augmenté, en raison de l’inflation élevée et de l’incertitude entourant les perspectives budgétaires et monétaires.
En dépit du risque de volatilité à court terme, nous croyons que cette hausse des taux d’intérêt constitue le meilleur changement économique et financier en 20 ans pour les investisseurs à long terme. Nos prévisions de rendement ont considérablement augmenté pour les obligations. Nous prévoyons maintenant que les obligations canadiennes dégageront un rendement annualisé nominal de 4,3 % à 5,3 % au cours de la prochaine décennie, comparativement aux rendements annualisés de 1,4 % à 2,4 % que nous anticipions avant le début du cycle de hausses de taux. De même, pour les obligations mondiales non canadiennes, nous prévoyons des rendements annualisés de 4,0 % à 5,0 % au cours de la prochaine décennie, comparativement à une prévision de 1,1 % à 2,1 % lorsque les taux directeurs étaient faibles, voire négatifs dans certains cas.
Si la composante de revenu des rendements obligataires est réinvestie à ce niveau de taux, elle fera plus que compenser les pertes en capital subies au cours des deux dernières années. À la fin de la décennie, la valeur des portefeuilles d’obligations devrait être plus élevée que si les taux n’avaient pas augmenté au départ.
De même, les arguments en faveur d’un portefeuille 60/40 sont plus convaincants qu’il y a quelque temps. Pour les investisseurs à long terme dans les portefeuilles équilibrés, la probabilité d’obtenir un rendement annualisé sur 10 ans d’au moins 7 % est passée de 7 % en 2021 à 32 % aujourd’hui.
Pour ce qui est du risque, les valorisations des titres de créance semblent justes dans le segment de qualité investissement, mais relativement élevées dans le segment à rendement élevé. Qui plus est, la probabilité grandissante de récession et d’effritement des marges bénéficiaires augmente le risque de creusement des écarts.
Les taux d’intérêt élevés font baisser les prix des actifs sur les marchés mondiaux tout en compressant les marges bénéficiaires, car il devient plus coûteux pour les sociétés d’émettre et de refinancer de la dette.
Les valorisations sont particulièrement élevées aux États-Unis. Par conséquent, nous avons revu à la baisse nos prévisions de rendement pour les actions américaines, qui passent à une fourchette de 3,6 % à 5,6 % sur une base annualisée pour les 10 prochaines années, contre une fourchette de 3,8 % à 5,85 % à l’approche de 2023. Sur le marché américain, les actions de valeur sont plus intéressantes qu’elles ne l’ont été depuis la fin de 2021, et les actions de sociétés à petite capitalisation semblent également attrayantes à long terme.
Les actions américaines ont continué de surpasser les actions internationales. Cet écart de rendement des deux dernières années est particulièrement dû à l’augmentation des valorisations et à la vigueur du dollar américain au-delà de nos estimations de juste valeur. Or, ces deux facteurs devraient s’inverser. En effet, les projections du Vanguard Capital Markets Model® (VCMM) laissent entrevoir une probabilité accrue d’excellentes occasions à l’extérieur des États-Unis, du point de vue d’un investisseur en dollars américains. Nous prévoyons des rendements annualisés sur 10 ans de 6,3 % à 8,3 % pour les marchés développés non américains, de 5,3 % à 7,3 % pour les actions canadiennes et de 5,9 % à 7,9 % pour les marchés émergents.
La prime de risque des actions mondiales découlant des valorisations boursières et obligataires actuelles est au plus bas depuis la « décennie perdue » de 1999 à 2009. L’écart entre les rendements des actions et des obligations mondiales devrait osciller entre 0 et 2 points de pourcentage sur une base annualisée au cours des 10 prochaines années. Contrairement à la dernière décennie, nous nous attendons à ce que les rendements des investisseurs diversifiés soient plus équilibrés. Pour ceux qui ont une tolérance au risque appropriée, une position plus défensive à l’égard du risque pourrait être judicieuse, étant donné les rendements plus élevés attendus pour les titres à revenu fixe, d’autant plus que le marché boursier n’a pas encore pleinement intégré le retour à des conditions financières stables.
IMPORTANT : Les projections et les autres données générées par le VCMM en ce qui concerne la vraisemblance des résultats de placements divers sont de nature purement hypothétique; de plus, elles ne reflètent aucunement des résultats de placement réels et ne sauraient garantir les résultats futurs. La distribution du rendement calculé par le VCMM est tirée de 10 000 simulations effectuées pour chaque catégorie d’actif modélisée. Les simulations sont présentées en date du 30 septembre 2023. Les résultats tirés du modèle peuvent varier à chaque utilisation et dans le temps. Pour en savoir plus, veuillez consulter les renseignements importants.
Joseph H. Davis, Ph.D., est un directeur de Vanguard, économiste en chef mondial, et chef mondial du groupe de stratégie de placement de The Vanguard Group, Inc., dont l’équipe de recherche et d’interaction avec la clientèle élabore des stratégies de répartition de l’actif et mène des recherches sur les marchés financiers, l’économie mondiale, la construction de portefeuilles et d’autres sujets liés au placement. M. Davis est aussi un membre clé de l’équipe de gestion de portefeuille principale du Vanguard Fixed Income Group. L’équipe Vanguard Global Economics a contribué à ce rapport. Les Perspectives économiques détaillées de Vanguard pour 2024 peuvent être consultées sur le site Web de Vanguard à la mi-décembre.
Renseignements importants
© 2023 par Vanguard Group. Tous droits réservés. La reproduction en tout ou en partie, par quelque moyen que ce soit sans une permission écrite au préalable, est interdite. Cet article d'abord été publié sur la page « Education et commentaires » du site Web de The Vanguard Group, Inc. Utilisé avec permission.
Tout placement est assujetti à des risques, notamment à celui de ne pas récupérer les fonds que vous avez investis. Nous souhaitons rappeler que les fluctuations des marchés des capitaux ainsi que d’autres facteurs peuvent entraîner une baisse de la valeur de votre compte. Rien ne garantit qu’une répartition de l’actif ou une composition de fonds en particulier vous permettra d’atteindre vos objectifs de placement ou d’obtenir un niveau de revenu donné. La diversification n’est pas une garantie de profit et ne protège pas contre les pertes. Les placements dans des obligations sont exposés au risque de taux d’intérêt, au risque de crédit et au risque lié à l’inflation. Les placements dans des actions et des obligations émises par des sociétés autres qu’américaines sont sujets à des risques, y compris le risque géographique et le risque de change. Ces risques sont particulièrement élevés dans les marchés émergents.
IMPORTANT : Les projections et les autres données par le Vanguard Capital Markets Model (VCMM) en ce qui concerne la vraisemblance des résultats de placements divers sont de nature purement hypothétique; de plus, elles ne reflètent aucunement des résultats de placement réels et ne sauraient garantir les résultats futurs.
Les résultats du VCMM varieront à chaque utilisation et dans le temps. Les projections du VCMM sont basées sur une analyse statistique de données chronologiques. Les rendements futurs pourraient différer des tendances historiques saisies dans le VCMM. Qui plus est, le VCMM est susceptible de sous-estimer des scénarios défavorables extrêmes qui ne sont pas survenus dans le passé et sur lesquels le modèle est basé.
Le Vanguard Capital Markets Model® est un outil de simulation financière exclusif qui a été conçu et est mis à jour par l’Investment Strategy Group de Vanguard [les équipes Primary Investment Research and Advice de Vanguard]. Le modèle effectue des prévisions de distributions des rendements futurs d’une vaste gamme de catégories d’actif. Ces catégories comprennent les marchés boursiers américains et internationaux, ceux des obligations du Trésor américain et des titres à revenu fixe de sociétés comportant diverses échéances, les marchés des titres à revenu fixe internationaux, les marchés monétaires américains, les produits de base et certaines stratégies de placement non traditionnelles. Le VCMM est fondé sur l’opinion théorique et empirique voulant que le rendement de diverses catégories d’actif reflète le revenu que les investisseurs exigent pour courir divers types de risque systématique (bêta). À la base, le VCMM repose sur des estimations du lien statistique dynamique entre les facteurs de risque et le rendement des actifs, estimations qui sont calculées en fonction d’analyses statistiques basées sur des données financières et économiques mensuelles remontant à 1960. En ayant recours à un système d’équations estimatives, le modèle applique une technique de simulation de Monte-Carlo pour projeter des relations estimatives entre les facteurs de risque et les catégories d’actif ainsi que le caractère incertain et aléatoire dans le temps. Le modèle produit un grand nombre de résultats simulés pour chaque catégorie d’actif, et ce, sur plusieurs périodes. On obtient les projections en calculant les mesures de tendance centrale issues de ces simulations. Les résultats produits par le modèle varieront à chaque utilisation et dans le temps.
Image: iStock.com/winyuu
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