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Les marchés financiers mondiaux ont réagi comme on s’y attendait au début d’un nouveau cycle de réduction des taux. Les indices boursiers – menés par l’indice S&P 500 aux États-Unis – ont immédiatement grimpé à la suite de l’annonce par la Fed, à la mi-septembre, d’une réduction de 50 points de base de ses taux, et ils ont continué d’augmenter au cours du dernier mois, atteignant souvent de nouveaux sommets records. Bien qu’une partie de cette dernière étape de la remontée puisse également être attribuée à la récente période de publication des résultats aux États-Unis, qui a débuté sur les chapeaux de roue, le plus important à mes yeux à cet égard est le changement radical de l’ampleur du marché que nous avons observé au cours, grosso modo, des trois derniers mois.
N’oubliez pas qu’à pareille date l’an dernier, presque tous les rendements positifs de l’indice S&P 500 depuis le début de l’année avaient été générés par seulement sept titres, les investisseurs ayant boudé les sociétés dont les bénéfices étaient plus sensibles aux taux d’intérêt élevés. Toutefois, au troisième trimestre de cette année, la situation a, semble-t-il, changé : 79 % des composants de l’indice S&P 500 ont inscrit des gains positifs et 55 % ont surpassé l’indice S&P 500 lui-même, lequel a inscrit un rendement de 4,6 % pour le trimestre clos le 30 septembre. Il s’agit d’une très bonne évolution pour les investisseurs boursiers qui pourrait, si elle devait se poursuivre, être déterminante pour éventuellement tirer les marchés boursiers mondiaux au cours des prochaines semaines.
On peut s’attendre à d’autres réductions de la Fed vers un niveau plus « neutre » des taux d’intérêt, qui, le concept étant théorique, pourrait se situer entre 3,75 % et 2,25 %, selon la personne à qui vous posez la question. La question n’est donc pas de savoir si elle réduira de nouveau ses taux. Le taux actuel de 4,75 % à 5 % de la Fed est clairement trop élevé. La question est plutôt de savoir comment la Fed s’y prendra pour tenter d’atteindre sa cible idéale.
C’est là que réside le risque potentiel. Par exemple, il est plausible que des réductions énergiques et considérables des taux en peu de temps se traduisent par une politique monétaire trop expansionniste – surtout si l’économie américaine continue de se montrer plus résiliente que prévu par certains –, ce qui raviverait les braises d’inflation. Mais, si la Fed agit trop lentement ou ne procède pas à des réductions suffisamment importantes, il est très possible que l’économie s’affaiblisse et, dans le pire des cas, qu’elle entre en récession.
Compte tenu de cette dynamique, je crois qu’il faudra plus de quelques mois à la Fed pour abaisser les taux sous la barre des 4 % et je ne m’attends pas à ce qu’ils reculent beaucoup plus que cela, du moins pas dans l’immédiat. Après tout, la politique monétaire a habituellement un effet à retardement, la prudence est donc de mise. Certes, cela pourrait ne pas convenir à certains investisseurs qui croient que la Fed peut être beaucoup plus énergique sans craindre de surchauffer de nouveau l’économie.
Cette divergence de vues pourrait entraîner une plus grande volatilité des marchés, mais la seule raison de réduire les taux avec zèle est si l’économie montre de réels signes de ralentissement, ce qui, après les chiffres meilleurs que prévu sur l’emploi et ceux de la semaine dernière sur les ventes au détail aux États-Unis, ne semble pas être le cas en ce moment. De plus, si l’économie commence à fléchir considérablement, nous croyons que ce ne sera peut-être pas une bonne chose pour les marchés boursiers américains, du moins initialement, même si cela incite la Fed à réagir de façon plus énergique. En effet, un fort ralentissement de la croissance économique pourrait être de mauvais augure pour la demande – et, par conséquent, pour les bénéfices des sociétés – au début. En fait, les marchés obligataires pourraient mieux se comporter dans un scénario d’affaiblissement de la croissance économique et de réductions énergiques des taux, car les taux des obligations du Trésor américain chuteraient probablement par rapport aux niveaux actuels. Cela semble particulièrement vrai pour les échéances à court terme, mais aussi peut-être les échéances à long terme qui pourraient également tenir compte d’un cycle de réduction des taux plus modéré.
Autrement, il pourrait être judicieux pour les investisseurs de choisir la prudence, car la Fed pourrait faire une pause à un moment donné dans sa trajectoire vers la neutralité. Bien qu’il ne s’agisse pas du scénario de base, cela pourrait faire bondir les marchés boursiers et obligataires mondiaux temporairement, mais les marchés des changes aussi. En particulier le dollar américain pourrait bondir, surtout si la Fed cesse de réduire les taux et que d’autres banques centrales comme le Canada ne le font pas.
Après l’élection, plusieurs questions de politique pourraient changer le contexte pour les investisseurs, y compris la hausse des droits de douane si Donald Trump gagne ou une réglementation plus stricte si Kamala Harris gagne, mais la principale préoccupation est un résultat contesté qui ne se résout pas rapidement. En effet, ceci éroderait probablement la confiance à l’égard de la plus grande économie du monde et augmenterait l’incertitude sur les marchés. De plus, cette incertitude pourrait forcer la Fed à réagir en abaissant les taux plus qu’elle ne le ferait autrement.
Par ailleurs, l’intensification du conflit au Proche-Orient est profondément inquiétante d’un point de vue humanitaire et pourrait avoir des conséquences économiques. L’incidence la plus évidente d’une guerre généralisée dans la région serait une flambée des prix du pétrole, mais les répercussions pourraient aller plus loin selon son déroulement.
Tout compte fait, les investisseurs ont beaucoup à réfléchir à l’approche des deux derniers mois de l’année.
Kevin McCreadie est chef de la direction et chef des investissements de La Société de Gestion AGF Limitée.
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Image: iStock.com/wildpixel
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