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C'est effrayant de choisir la voie la moins empruntée

Publié le 10-21-2022

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« Ce qui est populaire n’est pas toujours vrai. Et la vérité n’est pas toujours populaire. »
– Howard Cosell, journaliste sportif américain

On a tendance à donner mauvaise réputation aux personnes qui vont à contre-courant. En effet, si on en croit les rumeurs qui circulent, elles seraient plutôt du genre entêté, des pessimistes invétérées. Or, permettez-moi d’abonder dans le sens contraire! Les adeptes de l’investissement à contre-courant sont en fait des êtres « rationnels » en quête de moments opportuns, de lueurs d’espoir et de verres à moitié remplis. Selon le dictionnaire de l’Office québécois de la langue française, un investisseur à contre-courant en est un « dont la stratégie de placement, fondée sur l’analyse technique, consiste à investir délibérément à l’opposé de la tendance du marché. […] Il prend une position à l’opposé de la tendance lorsqu’un titre donné est survendu ou suracheté. »

À cet égard, on cite fréquemment Warren Buffett, PDG de Berkshire Hathaway Inc. et réelle figure de proue des investisseurs à contre-courant aux innombrables succès : « Il faut faire preuve d’audace en période de crainte et de prudence en période d’avarice », ou encore « Vous paierez très cher vos titres boursiers en contexte de consensus festif ». Ces petits joyaux font partie du lexique quotidien des investisseurs.

Mais soyons honnêtes : il faut avoir les nerfs solides pour aller à contre-courant. Lorsqu’on lit les biographies d’entrepreneurs qui ont réussi, on constate que la plupart affichaient des tendances anticonformistes, osant voir des occasions où les autres n’en voyaient guère et défrichant à qui mieux mieux leur voie dans la broussaille des incrédules. En matière de placement, le processus est le même. Comme Warren Buffet l’a si bien résumé : « Les opinions glanées des sondages publics ne vous permettront pas de devenir riches sur Wall Street. » À court terme, il est vrai qu’il est plus simple de suivre la foule – et d’accepter les rendements boursiers. Dans une de ses premières notes aux clients en 2006, Howard Marks, fondateur d’Oaktree Capital Management, a écrit : « Dernières nouvelles : vous ne pouvez pas faire la même chose que tout le monde et vous attendre à remporter des rendements supérieurs. » Pertinemment, une de ses plus récentes notes cette année portait le titre suivant : Permettez-moi d’être en désaccord!

Le coût de la concentration de positions

En plus de tous les moyens nécessaires dont il faut se munir pour faire bande à part, il convient également de mettre les chances de son côté par rapport aux attentes. Pour ce faire, la rigueur analytique doit être au rendez-vous. Michael Mauboussin, un stratège en placement, fait remarquer qu’un investisseur à contre-courant ne cherche pas seulement à tâter le pouls du marché pour identifier l’humeur générale qui y règne, mais cherche à voir comment cette humeur peut mener à des dislocations entre les donnes fondamentales et les attentes. Dans ce constat, M. Mauboussin entend par données fondamentales celles qui sont propres aux entreprises cotées en Bourse et par attentes, les facteurs qui sont pris en compte dans le cours boursier de ces entreprises.

Il donne ainsi l’exemple des courses hippiques : les données fondamentales se traduiraient par les statistiques sur les chevaux, et les attentes par les probabilités. Certaines personnes réussissent à gagner leur vie en pariant aux courses, même après avoir payé les frais de 17 % pour placer leurs paris. En misant sur le cheval favori, comme beaucoup, les chances de gagner gros à long terme sont plutôt minces. Le but, en fait, est de miser sur le cheval mal évalué, celui pour qui les chances de gagner ont été mal interprétées par les autres parieurs. Le meilleur pari n’est jamais évident, mais les probabilités sont ce qui importe. Nombre de gens se rendent aux courses et parient; les chances changent donc constamment en fonction des mises de tout un chacun. C’est aussi ce qui arrive sur les bourses.

Il faut s’armer de rigueur pour bien évaluer les probabilités. En ce moment, l’humeur des investisseurs est particulièrement maussade. Or, réagir à contre-courant, à la façon d’un pilote automatique, pourrait s’avérer tout aussi dangereux que de suivre aveuglément le troupeau. Là n’est pas le but. La stratégie à contre-courant, tactique ou rationnelle, cherche à exploiter les écarts qui existent sur le plan des attentes pendant les périodes d’inefficacité boursière, cette dernière ayant tendance à s’accroître lorsque les sautes d’humeur sont extrêmes. Il est plus difficile d’être rationnel quand l’esprit est agité.

Quand la sagesse des foules se brise

Aussi, la stratégie rationnelle à contre-courant ne s’impose pas d’elle-même à tous les aspirants. Au fil des millénaires et à l’instar des autres espèces d’animaux, les humains ont appris à se rassembler pour assurer leur sécurité. Dans le monde de l’investissement, et pour des raisons professionnelles, il est souvent plus facile de suivre les indices de référence que d’emprunter la direction contraire. Ainsi, pour réussir sa stratégie à contre-courant, il est impératif de cultiver son indépendance et de se forger une vision à long terme.

Mais voilà le hic : il appert que dans la plupart des cas, la foule a en fait raison. L’objectif consiste donc à repérer les situations et les conditions bien particulières qui donnent tort à la foule. James Surowiecki a écrit un de mes livres préférés sur le sujet, La Sagesse des foules. Dans cet ouvrage, il décrit les 5 conditions dans lesquelles les foules ont généralement raison. Lorsque ces conditions sont présentes, il vaut mieux ne pas faire de trop gros paris contre elles. Toutefois, il existe des situations où cette sagesse des foules prend la déroute. C’est à ces moments-là que l’indépendance paie le plus.

S’afficher à contre-courant exige une volonté de fer et énormément de patience. La facilité invite à se laisser emporter par les vagues, mais à titre d’investisseur, ces ondes boursières mènent rarement à des rendements supérieurs à long terme.

La pensée critique vient à ceux qui envisagent les choses comme des entrepreneurs indépendants et qui adoptent une vision à long terme sur le plan de la croissance du capital. Ce n’est pas pour rien que le crédo de Pender (voir « La façon Pender » ci-dessous) repose sur des facteurs qui nous distinguent et comporte des phrases comme : « À l’occasion, nous adoptons un positionnement à contre-courant. », « Nous sommes des penseurs indépendants, patients et opportunistes » et « Nous cherchons à détenir des entreprises et non à négocier des actions. » Ce ne sont pas que des mots; ces paroles représentent nos valeurs, et ce, peu importe le cycle boursier dans lequel nous nous trouvons.

La fête d’Halloween arrive à la fin du mois et pour souligner cette occasion, je vais terminer avec un bonbon de M. Buffett : « Une approche à contre-courant est tout aussi imprudente qu’une stratégie de troupeau. Sonder le marché ne suffit pas; il faut savoir penser. »

Pour en savoir davantage sur la philosophie de Pender, veuillez lire notre document Les Avantages compétitifs de Pender.

Felix Narhi, CFA, est chef des placements et gestionnaire de portefeuille à Gestion de capital Penderfund. Il travaille aux côtés de David Barr, président de Pender, dans l’orientation de la stratégie de placement globale de Pender. Cet article est d’abord paru dans le blogue de Pender. Utilisé avec permission.

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